Le revirement de dernière minute opéré par Silvio Berlusconi a finalement sauvé le gouvernement gauche-droite d’Enrico Letta, qui a survécu à un vote de confiance au Sénat par un large score de 235 voix contre 70 seulement.
Si le Cavaliere a été acculé à faire marche arrière, il a pourtant maintenu le suspens jusqu’au bout. Samedi, en retirant du gouvernement de coalition cinq ministres de son parti, Berlusconi a fait planer la menace de plonger l’Italie dans une crise politique qui serait la pire des choses qui puisse arriver au pays en ces temps de marasme économique et social. La décision de l’homme politique italien le plus controversé faisait suite à sa condamnation, en août dernier, à la prison pour fraude fiscale. Craignant la perte de son siège de sénateur qui lui garantit l’immunité parlementaire, le Cavaliere a cru bon de faire pression en menaçant de faire chuter le gouvernement. Mal lui en prit, car il s’est aussitôt mis à dos une bonne partie de la classe politique, des médias et même une partie de ses alliés.
Enrico Letta, le président du conseil et chef de file du centre-gauche, avait qualifié cette fuite en avant de « geste fou et irresponsable, entièrement destiné à protéger les intérêts personnels » du Cavaliere. Jusque dans le propre camp de Berlusconi, de nombreux sénateurs du parti du Peuple de la Liberté (PDL) avaient menacé d’entrer en dissidence pour sauver le gouvernement.
Acculé, traqué de toutes parts, Silvio Berlusconi s’est en fin de compte rallié au bon sens, une décision qui signe peut être la décadence d’un animal politique comme l’Italie en a rarement vu.
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