Les Frères musulmans en Egypte ne semblent pas au bout de leurs peines. Après l’arrestation de leur président Mohamed Morsi et la décapitation de la confrérie par la mise aux arrêts de ses principaux dirigeants, le nouveau pouvoir a officiellement interdit toutes leurs activités.
C’est la justice égyptienne qui s’est chargée de cette interdiction, en ordonnant dans la foulée la confiscation de tous les biens et avoirs de la plus puissante organisation islamiste dans le monde arabe. Les nouvelles autorités qui ont destitué, le 3 juillet dernier, le premier président égyptien élu, affirment mener une bataille contre le terrorisme qui vise l’Egypte. Une lutte au nom de laquelle des centaines de membres des Frères musulmans ont été arrêtés avec l’appui de l’homme fort du pays, le général Al-Sissi. Une répression massive et déterminée qui vise à museler la confrérie, laquelle n’a pas d’existence légale. C’est l’Association des Frères musulmans, créée à la faveur de l’accession de Morsi à la présidence, qui est visée par cette interdiction. Le bras politique de la confrérie, le parti de la Liberté et de la Justice, qui avait remporté les élections législatives de fin 2011, pourrait lui aussi être emporté par cette vague anti-Frères musulmans en Egypte.
En tout cas, la réaction des Frères musulmans qui ont qualifié le jugement prononcé par la justice égyptienne de politique, ne cache pas l’affaiblissement de la confrérie. Décimés par près de trois mois de répression acharnée, les Frères musulmans savent qu’ils ont perdu de leur popularité et que leur capacité à mobiliser la rue égyptienne a considérablement faibli, même s’ils affirment rester « présents sur le terrain ».
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