Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika a procédé mercredi à un vaste remaniement du gouvernement qui soulève nombre d’interrogations tant chez les médias qu’aux yeux des diplomates accrédités à Alger.
Le remaniement ministériel a vu le maintien d’Abdelmalek Sellal à la primature et la désignation de onze nouveaux ministres, dont quatre départements clés ou de souveraineté.
Il s’agit de Tayeb Belaiz qui s’est vu attribuer le poste de ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Ramtane Lamamra qui devient ministre des Affaires étrangères et Tayeb Louh, ancien ministre du Travail, nommé ministre de la Justice, Garde des Sceaux et Ahmed Gaïd Salah, désigné vice-ministre de la Défense nationale tout en conservant ses fonctions de chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP). Pour rappel, Abdelaziz Bouteflika cumule depuis sa nomination à la présidence de la république le 27 avril 1999, les fonctions de ministre de la défense nationale et de chef suprême des forces armées.
Le changement au sein de l’exécutif algérien intervient au moment où l’opinion et les médias algériens continuaient à s’interroger sur les véritables capacités à gouverner d’Abdelaziz Bouteflika qui ne s’est pas encore totalement rétabli de son accident vasculaire cérébral.
Le grand ménage intervient aussi à moins de sept mois des élections présidentielles prévues en avril 2014, et constitue la première grande décision du président Bouteflika depuis son retour de France le 16 juillet suite à une longue hospitalisation dans un hôpital parisien.
A lire les commentaires de certains journaux algériens, le Président Bouteflika, malgré qu’il soit gravement malade et refuse de jeter l’éponge, aurait voulu à travers ce remue-ménage, placer ses hommes de confiance aux postes clés de l’Intérieur et de la Justice, deux ministères clés qui ont leur poids dans le déroulement de toute échéance électorale dans le pays.
Par contre, un diplomate européen en poste à Alger et fin connaisseur des méandres de la politique algérienne des coulisses, voit les choses autrement. Il assure que le remaniement en question, a été dicté, de A à Z, par les hauts gradés de l’armée, expliquant que compte tenu de son état de santé qui demeure très fragile et préoccupant, le président Bouteflika, n’est plus apte physiquement pour prendre de pareilles décisions. Pour preuves, le diplomate rappelle que dans les séquences retransmises par les chaines de télévision algériennes, le président Bouteflika, pourtant habituellement très bavard, n’a pas été entendu prononcer un seul mot devant ses interlocuteurs durant son séjour à Paris et depuis son retour en Algérie. Notre diplomate se veut donc plus catégorique, en affirmant que le remaniement ministériel en question ne peut être que l’œuvre des poids-lourds de l’armée nationale et non celle d’un Bouteflika physiquement éreinté.
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