Adli Mansour, le président du Conseil constitutionnel égyptien a prêté serment jeudi comme président par intérim de l’Egypte, au lendemain de la déposition par l’armée de l’islamiste Mohamed Morsi, dont la gestion controversée a failli précipiter le pays dans le chaos.
Les centaines de milliers d’égyptiens qui manifestaient à travers tout le pays pour le départ de Morsi, ont accueilli dans une explosion de joie l’annonce de son éviction par l’armée. En face, les partisans du chef d’Etat déposé ont crié au coup d’Etat contre le président démocratiquement élu. Ce dernier aurait d’ailleurs été placé en résidence surveillée ainsi que plusieurs dizaines de membres du parti islamiste. L’armée, sous la conduite de l’homme fort du coup d’Etat feutré, le général Abdelfatah Al-Sissi, aurait également arrêté le Guide suprême des Frères musulmans. Mohamed Badie pourrait être accusé d’incitation au meurtre contre les manifestants anti-Morsi.
Les répercussions de l’éviction de Morsi ne sont pas encore totalement connues. Alors que des craintes subsistent encore sur un glissement vers la violence ou la désobéissance civile, des dirigeants des Frères musulmans ont écarté cette éventualité. « Nous resterons actifs, mais un recours aux armes est improbable », a indiqué un dirigeant de la confrérie. A l’international, les réactions oscillent entre le soutien et la réprobation mesurée, au moment où les capitales occidentales restent embarrassées face à ce retour de l’armée sur le devant de la scène.
Pour le moment, l’attention se porte sur le président intérimaire. Adli Mansour, 67 ans, est appelé à diriger un gouvernement de transition en attendant l’organisation de l’élection présidentielle et d’élections législatives anticipées, dont aucune date n’a été avancée. Mais il est surtout attendu pour calmer les esprits et rendre confiance aux égyptiens sur leur capacité à sortir leur pays de l’instabilité qui a succédé à la chute de Moubarak en février 2011.
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