L’enlisement du conflit syrien n’arrête pas de donner lieu aux développements les plus contradictoires qui vont des efforts diplomatiques russo-américains pour réunir une conférence internationale, à l’escalade militaire au Liban, en passant par le regain de tension russo-israélien.
Israël a réagi immédiatement à la confirmation mardi par la Russie de son intention de livrer à la Syrie des missiles sol-air capables d’intercepter des avions ou des missiles ennemis. Aussitôt la décision annoncée, Tel-Aviv a menacé de réagir fermement, voyant dans ce projet un sérieux défi contre sa force de frappe aérienne et balistique dans la région. Pour sa part, Moscou considère que la livraison à Damas de ces missiles sophistiqués représente « un facteur de stabilisation » dans une région qui se trouve au bord de l’explosion. Les systèmes de missiles russes S-300 sont l’équivalent du Patriot américain. Ils ne devraient donc pas servir Bachar Al Assad dans sa guerre contre la rébellion, laquelle ne dispose pas de missiles, selon Moscou. Ces systèmes sont plutôt destinés à éviter une intervention étrangère, argumente Sergueï Riabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères.
L’annonce russe sur les missiles S-300 comporte en fait un double message. D’un côté, il s’agit d’une réponse à la décision de Bruxelles de lever l’embargo européen sur les livraisons d’armes à l’opposition syrienne. De l’autre, il représente la détermination de Moscou qui craint que la campagne médiatique occidentale sur l’utilisation par le régime de Damas d’armes chimiques, ne soit destinée à préparer une intervention militaire en Syrie, comme ce fut le cas en Irak en 2003.
Comme quoi, c’est sur le pied de guerre que les protagonistes se préparent à la conférence de paix de Genève.
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