En Tunisie, la traque des jihadistes retranchés dans les hauteurs de Chaambi à la frontière algérienne se poursuit sans relâche, alors que le parti islamiste au pouvoir, Ennahda, essaie de se démarquer des accusations de laxisme avec les islamistes extrémistes.
Les mines disséminées par les jihadistes ont fait plus d’une douzaine de blessés parmi les soldats tunisiens engagés dans les opérations de ratissage. Certains ont perdu leurs jambes ou leurs yeux. Les pertes subies par les forces de l’ordre ont suscité une vague d’indignation dans l’opinion publique, qui fustige de plus en plus le climat d’insécurité provoqué par les islamistes armés. Une mobilisation qui a poussé Rached Ghannouchi le leader d’Ennahda, à réagir fermement. « Nous sommes en état de guerre contre les extrémistes », a-t-il déclaré, visiblement embarrassé par les accusations de laxisme du gouvernement islamiste avec les jihadistes. Les tentatives des responsables d’Ennahda de prendre publiquement leurs distances par rapport aux combattants islamistes interviennent après la multiplication de signes inquiétants sur les liens de ces derniers avec Al Qaïda. Certains combattants sont revenus du Mali, selon les autorités qui ont annoncé jeudi l’arrestation d’un ressortissant libyen en possession d’une grande quantité d’explosifs qu’il tentait d’introduire en Tunisie.
Le nombre des jihadistes retranchés dans le mont boisé de Chaambi est difficile à établir avec précision. Mais l’armée estime qu’il s’agit d’une trentaine de combattants tunisiens et algériens. Des médias tunisiens rapportent que l’un des responsables présumés de l’assassinat du dirigeant de gauche Chokri Belaïd, le 6 février dernier, se trouverait dans le Jebel Chaambi.
Ces développements ne manquent pas de susciter l’appréhension des Tunisiens. Des inquiétudes pourtant balayées d’un revers de la main par les islamistes au pouvoir qui répètent à l’envi, comme le fait le Premier ministre Ali Larayedh, que « Le terrorisme n’a pas d’avenir en Tunisie ».
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