La renommée de l’acteur espagnol Javier Bardem, devenu célèbre par ses derniers films à Hollywood, est salie par un licenciement jugé « abusif », du personnel du restaurant qu’il détient avec sa famille à Madrid. La fermeture de la boite a été annoncée ce mardi par Monica, la sœur de Javier, invoquant la baisse des profits.
Les onze employés du restaurant-bar « La Bardemcilla », situé dans le quartier huppé de Chueca de Madird, travaillaient dans cet établissement depuis son ouverture en 1998. La famille Bardem, la mère Pilar et ses trois enfants, Javier, Carlos et Monica ont justifié leur décision de mettre la clé sous le paillasson, à cause de « deux années de pertes prolongées ».
Bien entendu, la décision de fermeture est tombée comme un couperet sur le personnel qui se plaint d’avoir été jeté à la rue en ces temps de crise et de n’avoir eu droit qu’à une médiocre indemnité de licenciement. C’est vrai que le montant de cette indemnité dépasse légèrement le plafond fixé en cas de licenciement par la nouvelle législation du travail adoptée par le gouvernement de Mariano Rajoy. Le malheur c’est que Bardem se faisait prendre pour le défenseur des classes sociales démunies en s’attaquant avec virulence au projet de réforme de la législation du travail.
Le licenciement du personnel de La Bardemcilla, a été vivement critiquée et décriée par les syndicats ouvriers qui dénoncent les indemnités jugées ridicules versées aux personnes congédiées et qui auront d’infimes chances de décrocher un nouvel emploi en ces moments où le pays tout entier traverse une dure crise économique marquée par un des taux de chômage les plus élevés en Union européenne.
Alors que dans le tableau de chasse des engagements du clan Bardem, on trouve, entre autres, la défense des droits du peuple sahraoui, la mobilisation contre les violences faites aux femmes ou le soutien au juge espagnol Garzón, suspendu pour son idée d’enquêter sur les crimes du franquisme, la fermeture de «La Bardemcilla» suivie du licenciement injuste de son personnel, est venue révéler à l’opinion publique, l’autre face cachée des Bardem. Certains des employés licenciés ont confié sous couvert de l’anonymat, à des journalistes locaux, que depuis son ouverture il y a quatorze ans, le restaurant des Bardem, pour diminuer ses charges, a employé au moins une vingtaine de travailleurs clandestins des pays de l’Est. Après la fermeture de la taverne, ces derniers ont peur, compte tenu de leur statut d’immigrés sans papiers, de se manifester pour réclamer leurs droits à leur ancien employeur. L’affaire Bardem n’a pas encore livré tous ses secrets.