La confusion politique est à son comble en Egypte où la justice vient d’annuler les élections législatives convoquées par le président Mohamed Morsi pour le mois d’avril, infligeant ainsi un nouveau revers au chef de l’Etat issu des Frères Musulmans.
La justice égyptienne a invalidé la loi électorale adoptée par le Sénat à majorité islamiste pour vice de procédure. La décision a été saluée par l’opposition, laquelle estime que loi électorale a été « taillée sur mesure pour les Frères musulmans ». Mais l’intervention de la justice comporte un risque potentiel, surtout qu’elle intervient en plein bras de fer entre le président Morsi et l’opposition démocratique et laïque. Le chef de l’Etat avait fixé, par décret, au 22 avril la date des élections législatives, alors que l’opposition avait décidé de les boycotter, estimant que les conditions d’un scrutin régulier et transparent n’étaient pas réunies. Mais, ce n’est pas la première fois que le président Morsi est forcé de revenir sur ses décisions. A plusieurs reprises au cours des derniers mois, il a été acculé à faire marche arrière. Comme en novembre dernier, lorsqu’il a signé un décret lui accordant des pouvoirs exceptionnels, déclenchant une vague de protestations et de violences. Cette vive contestation politique qui menace de s’installer dans la durée, fragilise la position du président islamiste, de plus en plus perçu comme incapable de remettre le pays sur les rails, deux ans après la chute du régime de Moubarak. Surtout que les développements se succèdent sur fond de violences et d’affrontements récurrents dans les villes de province entre manifestants et forces de l’ordre, faisant parfois des morts.
Jusqu’à présent, l’armée garde son calme et essaie de ne pas se laisser entraîner dans le piège de la forte polarisation des forces politiques en présence, malgré les risques de dérives sécuritaires. Mais pour combien de temps encore ?
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