La démission du Premier tunisien, Hamadi Jebali a crée un vide institutionnel en Tunisie, où les blessures de la révolution du Jasmin ne se sont pas encore colmatées. Les consultations du président Moncef Marzouki avec la direction du parti islamiste « Ennahda » à la quête d’un candidat qui pourrait faire l’unanimité, se sont avérées à la date d’aujourd’hui infructueuses.
Le chef d’Ennahda Rached Ghannouchi, dont la formation détient le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale constituante (ANC) a confirmé que « pour l’instant, on n’a pas de nom » tout en admettant être en pourparlers avec Jebali pour le convaincre de diriger le futur gouvernement. Au lendemain de la démission de Jebali mardi dernier, le chef d’Ennahda et ses lieutenants n’ont pas caché leur mécontentent de la manière dont Hamadi Jebali avait décidé de jeter l’éponge sans même les avoir consultés au préalable alors qu’ils leur est redevable de l’avoir porté à la tête de l’exécutif.
Avant d’annoncer sa démission, Hamadi réclamait haut et fort qu’il optait pour un gouvernement technocrate pour apaiser le climat de tension règne dans le pays surtout après l’assassinat le 6 février, de l’opposant anti-islamiste, le syndicaliste Chokri Belaïd. Le Premier ministre démissionnaire a même laissé entendre que son projet de cabinet de technocrates, a été sabordé par les islamistes de son propre parti Ennahda.
A travers sa démission, Hamadi Jebali qui est N° 2 au parti Ennahda après Ghannouchi, aurait planifié de prendre ses distances avec les islamistes et retourner à son poste sous la casquette d’un technocrate.
A présent, c’est à la direction d’Ennahda de reconduire Jebali dans ses fonctions ou de désigner un autre candidat, car en tant que parti majoritaire à l’ANC, c’est à ce parti que revient ce privilège.
Si les noms de plusieurs candidats potentiels ont été évoqués, comme celui du ministre de la Santé, Abdelatif Mekki, un retour de Jebali n’est pas exclu.
Le Premier ministre démissionnaire et n°2 d’Ennahda, reste l’un des grands favoris pour postuler de nouveau à la primature. Il a déjà le soutien du président Marzouki, de l’opposition laïque, des partenaires sociaux et d’une large frange de la société civile pour avoir su bien gérer la tension créée par l’assassinat des deux dirigeants de l’opposition et avoir gouverné avec cohérence, la Tunisie pendant 14 mois.
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