Le roi du Maroc Mohammed VI a lancé mercredi une mise en garde contre les crises qui secouent actuellement le monde plaidant en faveur des valeurs d’un Islam tolérant.
Dans un discours lu en son nom à l’ouverture mercredi au Caire, du 12ème sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), le Souverain alaouite a prévenu que les valeurs de tolérance et de coexistence, comme le droit à la différence, subissent les pires outrages. Si elles alimentent les démons de l’extrémisme et de l’exclusion, ces transgressions, soutient-il, ébranlent également les certitudes et brouillent les repères.
Face à ce déclin, le Roi Mohammed VI a appelé la Nation musulmane à apporter une contribution efficiente et audacieuse qui permette de répondre aux interrogations et aux appréhensions de l’heure et à l’essor de tous les peuples, dans le respect des valeurs de coexistence et d’égalité et des exigences de l’entente et de la concorde.
Abordant la crise malienne, Mohammed VI a rappelé que le Maroc s’efforce depuis des années à mettre en garde la communauté internationale contre les risques qui pèsent sur la région du Sahel et du Sahara et dont le Mali a connu dernièrement les manifestations les plus brutales d’extrémisme, de terrorisme et de séparatisme.
Le souverain marocain a réitéré à l’occasion la condamnation par son pays, de « tous les actes terroristes se fondant sur l’excommunication et l’ostracisme et visant à semer la discorde et la zizanie, d’autant plus que ces agressions sont en contradiction avec les valeurs de l’islam tolérant ».
Il a rappelé à ce titre, que des groupes extrémistes armés, pour la plupart des étrangers, ont opéré des incursions illégitimes au Mali et voulaient y « imposer leurs idées obscurantistes et ébranler les fondements islamiques » que le peuple malien s’est choisis.
L’intervention rapide et efficace des forces françaises aux côtés des forces maliennes et africaines, a-t-il ajouté, a permis « de stopper la conquête du Sud Mali, avant de s’atteler à la libération du Nord, avec ses cités anciennes, ses populations musulmanes et ses monuments religieux qui témoignent de l’appartenance du grand peuple malien à l’Islam, telle qu’incarnée par la ville de Tombouctou, l’une des plus prestigieuses de la civilisation islamique ».
Au vu de ses relations historiques séculaires avec les pays du Sahel et du Sahara, le Maroc n’hésitera pas à leur manifester sa solidarité pleine et entière contre toute forme de terrorisme pratiqué au nom de l’Islam.
Pour le dossier palestinien, le monarque marocain a appelé toutes les forces palestiniennes à souscrire positivement aux efforts dédiés à la réconciliation inter-palestinienne. En sa qualité de président du Comité Al Qods, il a réaffirmé la volonté de son pays de poursuivre les démarches auprès des parties influentes sur la scène internationale, afin, dit-il, de mettre un terme aux agressions israéliennes répétées contre les différents monuments religieux, dans le cadre d’un plan méthodique de judaïsation d’Al-Qods orientale, et d’oblitération de son identité.
Le Souverain marocain a enfin lancé un véritable « cri du cœur » devant la gravité de la crise syrienne, notamment dans sa dimension humanitaire. Devant cette crise catastrophique, a-t-il insisté, il est inconcevable de rester inactif, appelant à la poursuite des efforts internationaux visant à trouver une solution politique à la situation désastreuse et mettre un terme à la spirale de violence en Syrie.