Plus de 2 millions d’électeurs en Jordanie sont attendus ce mercredi aux urnes pour élire les 150 députés membres du parlement, lors d’élections législatives anticipées censées engager le Royaume hachémite dans une nouvelle ère politique.
Ces élections qui mettent en lice 1.425 candidats, dont 191 femmes, répartis sur 61 listes nationales et 45 circonscriptions, interviennent après la dissolution du parlement, par le Roi Abdallah II de Jordanie en octobre dernier.
Ces élections devraient donner naissance au premier gouvernement jordanien issu des urnes. Elles ont été précédées par une série de réformes lancées il y a deux ans. Ces réformes ont permis la révision de plus du tiers de la Constitution jordanienne, la promulgation de nouvelles lois (loi électorale et lois sur les partis) et la formation d’une instance électorale indépendante pour garantir aux côtés de 700 observateurs jordaniens et étrangers, la transparence de l’opération de vote.
Le scrutin intervient aussi peu de temps après l’avènement du « printemps arabe » ayant forcé le souverain hachémite à dissoudre le parlement qui était pointé du doigt pour la « faiblesse de son action et les cas de fraude qui ont entaché son élection ». Le futur parlement sera régi par une nouvelle loi électorale qui a fait passer le nombre de sièges de 120 à 150, répartis entre 27 sièges de la liste nationale, adoptée pour la première fois en Jordanie, 15 à titre de quota féminin et 108 sièges indépendants.
Le scrutin de mercredi est boycotté comme en 2010, par les principaux partis de l’opposition, avec en tête « Le Front de l’action islamique », branche politique des frères musulmans, le « Front national de la réforme » et le Parti de l’Unité populaire (Gauche). Ces partis, affiliés à la coordination nationale de l’opposition, estiment que le mode de scrutin uninominal en vigueur depuis les années 90, conduira inéluctablement vers un parlement « faible à l’image de son prédécesseur ».
Malgré les efforts du palais visant à donner un nouveau look au paysage politique et au mode de gestion de la chose publique dans le royaume hachémite, les observateurs n’excluent pas la répétition des fraudes et irrégularités qui entachaient par le passé, les élections dans le pays.
Les cas d’achat de voix révélés par les médias mais aussi par l’opposition sont légion, mais sans pour autant mettre en cause la crédibilité du scrutin dans sa globalité.
Categories
Select Infos