Ce jeudi sera le jour J pour tous les Palestiniens ainsi que pour le monde arabe qui attendent avec impatience un vote historique à l’Onu, pour une demie reconnaissance de l’Etat palestinien mais une grande victoire diplomatique aux dépens d’Israël.
Le Président palestinien, Mahmoud Abbas, est en effet, attendu demain jeudi au siège des Nations Unies à New York, où l’Assemblée générale doit se prononcer sur un projet de résolution. S’il est adopté à la majorité, la Palestine se verra accorder le statut d’Etat Observateur non membre de l’ONU en remplacement de son statut actuel d' »Entité ».
Pourtant, la nouvelle démarche des autorités palestiniennes constitue un recul par rapport à leur demande historique d’adhésion en tant qu’Etat à part entière, déposée le 23 septembre 2011 par le président palestinien, Mahmoud Abbas, lors de la 66ème session de l’AG de l’ONU.
Faute de ne pas avoir réussi à mobiliser la majorité requise de neuf voix, les Palestiniens ont renoncé, à soumettre leur demande au Conseil de sécurité, où Washington menaçait de recourir à son droit de veto si nécessaire.
Après une première victoire diplomatique sur la voie de la reconnaissance de leur Etat, le 31 octobre 2011, lorsque la Palestine est devenue le 195e membre de l’UNESCO, la Palestine compte rééditer cet exploit mais cette fois-ci, devant l’AG de l’ONU, où les Palestiniens comptent sur une large adhésion de la communauté internationale.
D’ores et déjà les Etats-Unis, alliés stratégiques de l’Etat hébreu, menacent en cas de présentation du projet de résolution, de couper les vivres (aides) à l’autorité palestinienne, comme ce fut le cas lors de l’admission de la Palestine à l’UNESCO. Washington avait alors, gelé sa contribution au budget de l’agence et Israël avait accéléré sa colonisation des territoires palestiniens.
N’empêche que l’ambassadeur de Palestine à l’ONU, Ryadh Mansour a d’emblée, qualifié le vote de jeudi, de «moment historique dans l’histoire des Nations Unies », précisant que le projet de résolution est déjà, coparrainé par près de 60 pays, un nombre appelé à augmenter lors de la séance du vote.
Pour être adoptée, la résolution doit être votée par plus de la moitié des 193 Etats membres de l’ONU. Ce qui est fort probable, puisque de nombreux grands pays tels la France, l’Espagne, l’Autriche ou la Suisse ont déclarés être prêts à appuyer le projet palestinien. L’élévation de la Palestine au statut d’observateur permanent lui ouvrira la voie aux différentes agences de l’ONU en plus de la possibilité d’adhérer à la Cour pénale internationale (CPI).