La mythique place Tahrir au Caire, a été une nouvelle fois prise d’assaut vendredi par des dizaines de milliers de manifestants, alors que des accrochages ont opposé pro et anti-Morsi dans plusieurs villes au lendemain de l’annonce d’un inquiétant renforcement des pouvoirs du président.
Mais face aux opposants, en majorité des libéraux et des démocrates qui dénoncent les dérives dictatoriales du président, se sont dressés les partisans du chef de l’Etat. Ces derniers sont plutôt favorables aux décisions du président élu en juin dernier. En l’absence du Parlement dissout en juin, une « déclaration constitutionnelle » affirme le droit du président de « prendre toute décision ou mesure pour protéger la révolution » qui a renversé le régime de Moubarak en 2011. « Les déclarations constitutionnelles, décisions et lois émises par le président sont définitives et ne sont pas sujettes à appel », selon cette déclaration rendue publique jeudi. Parmi ces décisions, le président a interdit à toute instance judiciaire de dissoudre la commission chargée de rédiger la future Constitution. Une Commission composée dans sa quasi-totalité par des islamistes et qui fait l’objet d’une large contestation parmi les démocrates et la société civile. Le chef de l’Etat qui cumule les pouvoirs exécutif et législatif, a également renvoyé le procureur général, Abdel Meguid Mahmoud, nommé sous le régime de Moubarak. Autant de décisions qui ont provoqué une levée de boucliers dans les rangs des démocrates et des libéraux. L’ancien chef de l’AIEA Mohamed El Baradei, a accusé le président de s’être proclamé « nouveau pharaon », alors que l’opposition crie au « coup d’Etat contre la légalité ». Le président a vite réagi vendredi par un discours devant ses partisans, mais le ton qui se voulait rassurant était loin de calmer les esprits de tous les démocrates Egyptiens.