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Syrie: la violence déborde les frontières et menace le Liban

L’enlisement du conflit syrien menace désormais de déborder les frontières du pays. La contagion frappe à présent à la porte du Liban voisin, qui risque d’être plongé à son tour dans la spirale de la violence. Une rumeur sur la mort de quatre chiites libanais détenus par la rébellion syrienne a déclenché une vague de violence à Beyrouth, mercredi soir.

En réaction, un clan libanais a aussitôt enlevé plus de 20 réfugiés syriens au Liban qui seraient membres de la rébellion. En même temps, le clan libanais Al-Moqdad menace de s’en prendre aux ressortissants du Qatar et de l’Arabie saoudite, deux pays accusés de soutenir les rebelles syriens. L’entrée en scène des clans libanais ravive les souvenirs de la guerre civile de la fin du siècle dernier, au moment où la violence en Syrie se poursuit avec plus d’intensité. Le dramatique bilan des victimes civiles évalué jusqu’à présent à plus de 20.000 morts, a fini par désespérer la communauté internationale. En désespoir de cause, le Conseil de sécurité a mis fin jeudi à la mission d’observateurs de l’ONU en Syrie. Il signe ainsi l’échec de la communauté internationale à instaurer un cessez-le-feu après plusieurs mois d’affrontements entre les forces loyalistes et la rébellion. La décision onusienne intervient parallèlement à celle de l’OCI, l’Organisation de la conférence islamique. Réunis en sommet extraordinaire en Arabie Saoudite, les pays islamiques ont décidé d’exclure la Syrie de l’organisation. Deux décisions diplomatiques dont l’impact reste pourtant incertain sur le régime de Bachar Assad, qui poursuit imperturbablement la répression d’une opposition armée et déterminée. Les combats se concentrent depuis un mois sur Alep, la deuxième plus grande ville de Syrie, où la rébellion s’acharne à défendre ses positions face aux coups de boutoirs des blindés, de l’artillerie et de l’aviation de Bachar Assad. Sur le front diplomatique, un léger changement de ton est perceptible à Moscou et Pékin. La Russie et la Chine, qui sont avec l’Iran les principaux alliés de Damas, ont bloqué jusqu’à présent toutes les résolutions du Conseil de sécurité condamnant le régime d’Assad. Désormais, Moscou et Pékin commencent à multiplier les appels aux deux « belligérants » pour mettre un terme aux combats et ouvrir des négociations.

 

 

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