Les 80 millions d’Egyptiens peuvent enfin respirer un peu d’air de liberté. La levée de l’état d’urgence qui dure depuis plus de 30 ans en Egypte, vient enfin d’être annoncée par le conseil suprême des forces armées (CFSA), au pouvoir au Caire après la chute du régime de l’ex-président Hosni Moubarak.
La levée de cette loi était réclamée avec insistance par l’opposition, les défenseurs des droits de l’homme et des mouvements de jeunes militants pro-démocratie, qui ont lancé la révolte en 2011. Le CFSA, conduit par le maréchal Hussein Tantaoui, s’est engagé en parallèle à continuer « à assumer la responsabilité nationale de protéger la sécurité de la nation et des citoyens et ce jusqu’à la remise du pouvoir (à un président civil), compte tenu de la fin de l’état d’urgence et conformément à la déclaration constitutionnelle et à la loi ». Selon les termes de la déclaration constitutionnelle approuvée en mars 2011 par référendum, l’armée est responsable de la protection du pays. Le Parlement peut voter l’état d’urgence à la demande de l’exécutif mais sa durée est limitée à six mois et il ne peut être ensuite renouvelé que par référendum. Au lendemain de la chute du régime Moubarak en février 2011, le CFSA avait promis d’œuvrer à la levée de l’état d’urgence aussitôt que les circonstances le permettront. Instaurée dans le pays en 1981 après l’assassinat du président Anouar Sadate, la loi sur l’état d’urgence a été depuis lors, régulièrement reconduite avec la bénédiction de Moubarak. C’est une loi d’exception donnait des pouvoirs élargis à la police en matière d’arrestation et de détention. Elle permettait en effet, le maintien en détention des mis en cause pour des durées indéterminées et leur jugement devant des tribunaux d’exception considérés comme partiaux et expéditifs. L’Egypte est en phase de connaitre de nouveaux développements avec l’élection attendue d’un nouveau président et le jugement en cours du président déchu, Hosni Moubarak qui encourt la peine de mort pour sa responsabilité dans la mort de 850 manifestants durant la révolution. Ses deux fils Gamal et Alaa sont aussi poursuivis pour corruption, délits d’initié et enrichissement illicite.