Depuis quelques années, le Maroc n’échappe plus à la prolifération du crime organisé transfrontalier : trafics d’armes, blanchiment d’argent, activités terroristes, trafic de stupéfiants ou encore immigration clandestine, notamment en provenance des pays subsahariens. Des défis sécuritaires face auxquels les autorités ont dû mobiliser d’importants moyens humains et matériels.
Cette mobilisation a été toutefois payante, puisque le gouvernement fait état d’une baisse significative du crime organisé, consécutive aux mesures préventives adoptées. D’importants moyens humains et technologiques ont été mis en œuvre pour la sécurisation des frontières du pays, a assuré Saadeddine Othmani, le ministre marocain des affaires étrangères. Le royaume chérifien a également renforcé ses échanges d’informations avec les autres pays de la région. Ces mesures, associées aux coups durs assénés à plusieurs cellules terroristes, commencent à porter leurs fruits.
Les résultats ainsi obtenus n’autorisent toutefois pas les pouvoirs publics à baisser la garde, a précisé le responsable à l’adresse des parlementaires marocains, inquiets de l’ampleur prise par le phénomène. C’est dans ce but que, pour la prochaine rencontre à Rabat de la CEN-SAD (Communauté des Etats Sahélo-Sahariens) prévue en juin prochain, le Maroc compte placer les défis sécuritaires et les moyens d’y faire face, au centre des discussions de cette organisation régionale africaine.
Mais pour de nombreux spécialistes des relations internationales, comme l’ont d’ailleurs déjà clamé certains chefs d’Etats occidentaux, une sécurisation pérenne du Sahel passe nécessairement par un développement économique. La pauvreté et les conditions précaires exposent grandement les populations de la région soit à être victimes de ces trafics soit à devenir membres actifs dans leur orchestration.