Les juges mauritaniens n’ont pas chômé ces derniers jours. Un gros gibier leur est tombé entre leurs mains et ils ne l’ont pas raté. Il s’agit du Libyen Abdallah al-Senoussi, un des anciens hommes forts du régime de Mouammar Kadhafi.
Après son arrestation en mars en Mauritanie pour entrée illégale dans le pays, il a été mis en examen par un juge d’instruction dans la nuit de dimanche à lundi. Abdallah al-Senoussi, 62 ans, se trouve depuis hier derrière les barreaux dans une prison à Nouakchott pour une durée non encore révélée. L’ex-chef des renseignements libyens du grade de colonel, était poursuivi pour falsification de document de voyage et usage de faux. Entré en Mauritanie avec un faux passeport malien et sous une fausse identité, Abdallah al-Senoussi avait été arrêté dans la nuit du 16 au 17 mars à l’aéroport de Nouakchott, alors qu’il débarquait d’un vol régulier en provenance de Casablanca. Depuis cette date, il était placé en garde à vue. La tête du beau-frère de l’ancien « Guide de la révolution » libyenne qui s’était enfui alors que son était embrasé par les affrontements entre pro et anti-kadhafistes, est réclamée par la justice libyenne, à l’instar des autres proches collaborateurs de Mouammar Kadhafi. Son extradition en Libye dépend néanmoins de la volonté de hautes autorités mauritaniennes. La France et la Cour pénale internationale (CPI) réclament aussi son extradition, la première veut le juger pour son rôle dans l’attentat contre un avion d’UTA en 1989, et la seconde pour ses crimes contre l’humanité. Pour cet homme fort de l’ancien régime libyen le sort est d’emblée jetée, là où il ira, il sera condamné à une lourde peine sinon à la peine capitale.