La décision de la justice égyptienne le 10 avril, de suspendre la Commission chargée de rédiger la future Constitution, donne l’impression d’être un revers subi par les islamistes face aux libéraux. Pourtant, les observateurs sont prudents, craignant que ce ne soit que partie remise avant un retour en force des Frères musulmans et du mouvement plus radical des salafistes. Les deux courants islamistes, très largement majoritaires au Parlement, avaient usé de leur position avantageuse pour faire main basse sur la Commission constituante.
Mais devant la levée de boucliers des partis démocrates et des libéraux dont la plupart se sont retirés de la Commission, la justice a dû intervenir pour arrêter tout le processus. A présent, le Parlement doit trouver une nouvelle formule garantissant une représentation équilibrée de l’ensemble des forces politiques et sociales. Une tâche qui est loin d’être aisée, surtout dans le contexte de tension politique qui oppose, à six semaines de l’élection présidentielle, l’armée et les islamistes.