L’Italie qui est rattrapée par la crise d’endettement dans la zone euro, jette son dévolu sur l’Allemagne et la France. Ces deux pays seraient selon le Premier ministre italien, Mario Monti, responsables de la crise européenne d’endettement qui continue à faire des victimes parmi les 27 pays membres de l’Union européenne (UE).
Les propos accablants du chef du gouvernement italien qui se trouvait mercredi à Tokyo, dans le cadre d’une tournée asiatique qui devrait le conduire en Chine et au Kazakhstan, après la Corée du Sud et le Japon, ont été formulés quelques jours seulement avant la réunion attendue des ministres européens des Finances à Copenhague, pour trancher sur un éventuel renforcement du fonds de secours de la zone euro. Les dérapages ayant conduit l’année dernière, l’Union monétaire européenne au bord de l’abîme, a-t-il rappelé, datent des premières années du lancement de l’euro. A l’époque, a-t-il expliqué, le Conseil européen s’était abstenu de pénaliser les deux principales économies de la zone euro même si elles faisaient preuve de laxisme en matière de déficits publics et de dettes, alors que des mécanismes de sanction étaient prévus au départ contre les Etats indisciplinés. Le Conseil européen, dont l’Italie assurait dans le temps, la présidence tournante, avait convenu que, contrairement à la proposition de la Commission européenne, ces deux pays ne seraient pas sanctionnés pour leur déficit qui dépassait les 3 pc du Produit intérieur brut. « Bien sûr, si le père et la mère de la zone euro violent les règles, vous ne pouvez pas espérer que des pays comme la Grèce les respectent », a ironisé le chef de l’exécutif italien. Après avoir procédé à une sévère cure d’austérité pour éviter à son pays de sombrer dans le chaos à l’instar de la Grèce, Monti est parti en tournée asiatique pour vanter les attraits d’une nouvelle Italie, moins bureaucratique et plus ouverte aux investissements étrangers.