L’Algérie poursuit le renforcement de son arsenal militaire en s’approvisionnant notamment auprès de son gros fournisseur traditionnel, la Russie. Dernièrement le quotidien économique russe Vedomosti a révélé que la compagnie exportatrice d’armes Rosoboronexport s’apprête à livrer à l’armée algérienne (ANP- armée nationale populaire) 120 chars T 90.
Le fournisseur russe a conclu en été et en automne 2011, des contrats portant sur la vente de 30 chars T 90 au Turkménistan et 120 chars à l’Algérie, deux pays, commente le journal, « qui ont peur des révolutions » qui touchent le monde arabe. Le montant total des deux contrats s’élèverait à 500 millions de dollars. La part de l’Algérie dans ce contrat n’a pas été précisée. En 2010, la Russie avait déjà livré 185 unités du même type à l’Algérie. A en croire le même quotidien, l’armée russe semble ne plus vouloir garder ce char dans ses forces blindées, notamment pour son «coût élevé et sa qualité inférieure par rapport à des modèles analogues allemand ou israélien». Le chef d’état-major de l’armée russe, Nikolaï Makarov a par ailleurs annoncé le 13 février dernier, que le ministère de la Défense a décidé de suspendre l’achat par l’armée armée de Russie, de nouveaux véhicules blindés, dont la liste comprend entre autres, les vieux modèles T-90 et BMP-3, et ce, pour un délai de cinq ans. La dernière transaction entre Rosoboronexport et l’ANP fait partie d’un contrat d’armement d’un montant d’un milliard de dollars, signé au moment de l’apparition de l’instabilité dans la région dans le sillage des soulèvements populaires en Égypte et en Tunisie et la guerre en Libye, commente le journal. Selon l’auteur de l’article, c’est la première fois que des achats d’armes effectués par l’Algérie sont liés à l’instabilité politique dans le pays. Habituellement, l’armement de l’Algérie est présenté comme une volonté du pays de confirmer sa suprématie militaire au Maghreb, dans un contexte de tensions récurrentes avec le voisin marocain.