Le résultat des tractations ardues entre le Maroc et l’Union européenne en vue de la ratification de leur accord agricole élargi sera connu d’ici deux jours. Le vote du parlement européen (PE) sur ce dossier est en effet programmé pour le mercredi 15 février. L’accord agricole Maroc-UE dans sa nouvelle mouture a déjà passé avec succès un premier examen après le vote largement positif prononcé le 26 janvier à Strasbourg, par la commission du commerce internationale au PE.
En attendant le verdict des 754 eurodéputés, partisans et opposants au nouvel accord, sont à pied d’œuvre tant à Bruxelles et à Strasbourg que dans les coulisses des chancelleries des grandes capitales européennes pour tenter de mobiliser le maximum de voix et de faire pencher la balance en faveur de l’un ou de l’autre bloc.
Du côté marocain, le président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader), Ahmed Ouayach et le président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVAR), Hammou Ouhali ont été reçus ce vendredi 9 février par leur homologue de la Fédération nationale française des syndicats d’exploitants agricoles, Xavier Belin. C’est l’une d’une série de rencontres que les négociateurs et professionnels marocains tentent de tenir avec leurs homologues européens pour exposer le point de vue marocain et plaider en faveur de la ratification de l’accord agricole. Du côté espagnol, les professionnels du secteur ne lâchent pas prise. Ils sont résolus à peser de tout leur poids sur leur gouvernement conduit par le chef du Parti populaire (droite) Mariano Rajoy, pour l’inciter à faire jouer la carte de la crise économique qui frappe de plein fouet l’économie espagnole en vue de convaincre les eurodéputés de s’opposer à la ratification. L’Espagne qui n’a que 54 députés au parlement européen, compte sur le soutien des autres eurodéputés les verts et ceux de droite, pour faire avorter la ratification. Pour gagner le vote du PE, les Marocains comptent de leur côté, faire jouer la carte du Statut avancé et des gros intérêts que comptent plusieurs pays membres de l’UE dans le Royaume chérifien. En cas de rejet, les Marocains sont prêts à remettre en cause la totalité de l’accord d’association qui les lie avec l’UE. Dans moins de quarante huit heures, on en saura plus sur la partie gagnante.