Le Maroc et l’Algérie donnent tous les signes d’une réconciliation inéluctable. Les deux voisins maghrébins ont entamé la normalisation par la multiplication ces derniers mois, des échanges de visites entre les délégations ministérielles de divers secteurs. La dernière en date est celle du nouveau chef de la diplomatie marocaine, Saâd-Eddine El Othmani qui se trouve ce lundi à Alger, pour une visite officielle de deux jours. Il doit être reçu par le président Abdelaziz Bouteflika et doit avoir une série d’entretiens avec son homologue algérien Mourad Medelci. Les deux hommes aborderont les questions d’ordre bilatéral mais discuteront aussi des voies et moyens de faire renaitre de ses cendres le vieux projet dormant de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) qui somnole depuis 1994, date de la fermeture des frontières terrestres entre les deux pays voisins.
El Othmani profitera sûrement de son séjour dans la capitale algérienne pour soulever l’épineuse question de réouverture des frontières, qui constitue un des handicaps majeurs pour la relance de l’intégration maghrébine. Cette visite, la première du genre en Algérie, depuis la dernière visite effectuée en 2003, par l’ex-ministre des A.E et de la coopération, Taieb Fassi Fihri. Les rapports entre Rabat et Alger sont empoisonnés par le vieux conflit du Sahara occidental. Rabat reproche à Alger son soutien inconditionnel au Front Polisario, un mouvement indépendantiste qui revendique un référendum sur l’avenir de cette ancienne colonie espagnole, tandis que le Maroc qui avait placé sous ces provinces, sa souveraineté en 1975, offre sur la table des négociations, une large autonomie comme solution au différend qui l’oppose au Polisario. Pour mettre fin à leur brouille, Marocains et Algériens ont convenu de confier à l’Onu le dossier du Sahara Occidental et penser à l’apaisement. Ce que souhaitent les populations limitrophes de la longue frontière qui sépare les deux pays, c’est la réouverture immédiate des postes frontaliers pour leur faciliter les échanges de visites familiales. Les habitants des localités frontalières sont obligé de prendre l’avion pour passer de Casablanca et Alger et vis-versa pour se rendre de l’autre côté de la frontière, ce qui est coûteux et pénible, donc inacceptable.