Les Palestiniens ne peuvent pas mieux espérer qu’une timide abstention du gouvernement britannique lors du vote sur la demande d’adhésion de la Palestine à l’ONU en tant qu’Etat membre à part entière. Si le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague a déjà révélé la position de son pays lors de ce vote crucial pour l’avenir du peuple palestinien, un think-tank londonien met en garde Londres quand aux « graves conséquences » qu’une telle abstention pourra entraîner.
Le Conservative Middle-East Council (CMEC), un think-tank proche du parti conservateur au pouvoir, pense en revanche que le Royaume-Uni devrait voter en faveur de l’adhésion palestinienne, arguant que Londres « a toujours soutenu la création d’un Etat palestinien viable, souverain et pacifique ». Il est temps, estime mercredi le CMEC, pour le Royaume-Uni « d’être du bon côté de l’histoire », rappelant que l’opinion publique britannique soutient majoritairement le droit des palestiniens à un Etat souverain et reconnu. Des sondages publiés récemment ont, en effet, montré que plus de 70 pc des Britanniques soutiennent la création d’un Etat palestinien indépendant. Même le chef de la diplomatie britannique qui estime que « la capacité (NDLR: de l’Autorité palestinienne) de fonctionner en tant qu’Etat serait entravée » par la réalité dans les territoires occupés, affirme quand même, que le Royaume-Uni, tout en optant pour l’abstention, « juge que l’Autorité Palestinienne remplit amplement les critères d’adhésion à l’Onu ». Le Royaume-Uni, a-t-il tenu à assurer, ne votera pas contre la demande d’adhésion palestinienne. Lors d’une intervention mercredi devant les Chambre basse du parlement britannique, William Haig suggère qu’«une fin négociée à l’occupation (israélienne) est le meilleur chemin à suivre pour concrétiser les aspirations du peuple palestinien ». Le Royaume-Uni semble ainsi agir sous l’ombre de la pression de la Maison blanche et de la machine diplomatique de l’Etat hébreu en sus des puissants lobbies pro-israéliens partout présents dans les quatre coins du monde.