L’impact du printemps arabe sur les pays en ébullition n’est pas uniquement positif. La Tunisie qui fait partie des pays où les anciens régimes autocratiques ont été chassés du pouvoir, peine toujours à remettre en marche sa machine économique. Ses échanges commerciaux avec les quatre autres pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Libye et Mauritanie) ont chuté presque d’un cinquième (17,9) durant les sept premiers mois de l’année.
Selon les chiffres publiés mercredi par l’observatoire tunisien du commerce extérieur, les échanges commerciaux entre la Tunisie et les pays de l’UMA sont passés de 2,086 milliards de Dinars tunisiens (1,057 milliard d’euros) à 1,713 milliard de DT (866 millions d’euros).
Hormis le secteur agro-alimentaire, dont les exportations ont atteint 290,2 millions de DT, les résultats de quatre autres secteurs exportateurs (phosphates et dérivés, industries mécaniques, industries diverses, et textile et habillement) se sont inscrits dans une tendance baissière.
Fin juillet 2011, les exportations tunisiennes vers les pays de l’UMA stagnaient à 1,182 milliard de DT contre 1,207 milliard l’année précédente, soit une baisse de 2%.
A la même date, les exportations tunisiennes ont totalisé 290 millions d’euros vers le marché libyen, 185 millions d’euros vers l’Algérie, 100 millions d’euros vers le Maroc et 10 millions d’euros vers la Mauritanie.
La valeur des importations tunisiennes en provenance de ces pays a été nettement plus importante durant la même période. Elle a été de l’ordre 878,8 millions de DT, soit -40% par rapport à l’année écoulée.
Au classement des meilleurs partenaires maghrébins de la Tunisie, c’est son voisin algérien qui occupe la tête du podium avec 47% de la valeur des échanges, après avoir détrôné la Libye qui se place désormais au second rang avec 35,7 %. Ce qui est tout à fait logique, sachant que la scène en Algérie est moins perturbée qu’en Libye, dont l’économie est pratiquement paralysée depuis près de six mois par les affrontements armés entre les insurgés et les partisans du régime de Kadhafi et l’embargo aérien et les bombardements de l’Otan. Le Maroc est troisième avec 15,9% suivi en dernière position par la Mauritanie avec 1,3%.
Les Tunisiens attendent que les choses se calment avant de pouvoir juger des bienfaits de la révolution du Jasmin.