L’heure d’«Irhal» (dégage) a vraisemblablement sonné pour l’inamovible guide libyen, le colonel Mouammar Kadhafi, sa progéniture et ses hommes de confiance. Plusieurs signes précurseurs annonciateurs de la chute imminente de la troisième dictature après celles du tunisien Ben Ali et de l’égyptien Moubarak, sont relayés par les médias libyens et étrangers.
L’un de ses fils, Seïf al Islam, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité, a été arrêté dans la nuit de dimanche à lundi, a confirmé le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo.
L’arrestation de Seïf al Islam avait été annoncée un peu plus tôt par le chef de file du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion libyenne. Seif al-Islam, présenté dans le passé comme le futur successeur de son père, est le fils cadet du Guide libyen et porte-parole officieux du régime. Un autre rejeton de Kadhafi, Mohamed, apprend-on de même source, se serait rendu sans résistance aux mains des insurgés en compagnie de sa famille et de sa mère. Les deux fils de Kadhafi ont été placés en lieu sûr en attendant leur jugement. Les insurgés ont également investi la résidence d’Aïcha Kadhafi, l’unique fille biologique du guide libyen, et ont encerclé celle du général Khouildi Hamidi à Sorman, à l’ouest de Tripoli. Khouildi, dont la fille est mariée à un fils de Kadhafi, est l’un des douze membres du Conseil de commandement de la Révolution libyenne.
Sur le champ de bataille, les insurgés libyens ont atteint dans la nuit de dimanche à lundi, la place Verte, située au centre de Tripoli, selon des images diffusées par des chaînes de télévision satellitaires.
Les rebelles ont mené leur offensive sur Tripoli par mer et par terre, tablant sur une chute dans les prochaines heures du dernier bastion du régime, alors que Mouammar Kadhafi, terré dans ses bunkers à Bab al-Azizia, a promis dans un nouveau message sonore, sûrement son dernier, de résister et de sortir victorieux de cette bataille. Dans ce message diffusé par la télévision officielle, Kadhafi exhortait ses partisans à « marcher par millions » pour « libérer les villes détruites ».
Sur leur avancée vers la capitale, les insurgés se sont emparés de la grande base militaire de la Brigade Khamis, située à 25 km à l’ouest de la capitale. La 32eme Brigade est souvent désignée par le nom de son commandant, Khamis, l’un des fils du colonel Kadhafi et qui est à la tête de l’une des unités les mieux entraînées et équipées de l’armée libyenne.
« Le régime de Kadhafi s’effondre clairement », a affirmé lundi, le secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen, en appelant la rébellion à préserver l’unité du pays et à travailler à une réconciliation nationale.
« Il est temps à présent de créer une nouvelle Libye, un Etat basé sur la liberté, pas sur la peur, sur la démocratie, pas sur la dictature, sur la volonté de tous, pas les caprices de quelques uns », a soutenu le S.G de l’Otan. Qui sera le suivant, peut-être le Syrien Bachar Al Assad ou le Yéménite Ali Abdallah Saleh ?