Israël est aujourd’hui pris dans une fronde sociale qui embarrasse sérieusement le gouvernement Netanyahu. D’autant que le pays subit les contrecoups des revers financiers des Etats-Unis, allié stratégique et principal bailleur de fonds et d’équipements militaires de Tel-Aviv.
Le Premier ministre Benyamin Netanyahu avait au départ sous-estimé l’ampleur du phénomène. Mais il a vite déchanté après la multiplication des manifestations. Celles-ci ont fait descendre dans la rue des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes au cours des derniers jours. Leur principale revendication est la justice sociale face à une envolée des prix sans précédent et, surtout, du prix du logement, devenu quasi inaccessible à la plupart des jeunes.
Aussi Netanyahu s’est-il vu obligé de promettre des changements substantiels, à commencer par des mesures de nature à s’attaquer à la cherté de la vie. Il s’est également engagé à présenter au Parlement une loi destinée à réglementer les loyers et à faciliter l’accès au logement pour les jeunes couples. Mais les contestataires sont sceptiques et craignent une manœuvre du chef du gouvernement qui miserait sur le facteur temps en attendant que le mouvement s’essouffle. C’est pourquoi les leaders des protestataires ont appelé à de nouvelles manifestations, samedi soir. Cette fois, la rue devrait être investie pas seulement à Tel-Aviv, mais dans toutes les autres villes du pays, selon les animateurs du mouvement de contestation. L’objectif est double : montrer que les revendications ne concernent pas uniquement l’élite urbaine de Tel-Aviv d’une part et, d’autre part, maintenir la pression sur le gouvernement jusqu’à la concrétisation des promesses.