L’ex-président tunisien déchu, Zine el Abidine Ben Ali a été déjà condamné par contumace, à 66 ans de prison, un cumul de peines qui pourrait atteindre selon un de ses avocats, Hosni Béji, de 700 à 800 ans de prison. Pour le moment, l’ancien président tunisien vit avec son épouse, Leïla Trabelsi en Arabie saoudite, qui refuse jusqu’à présent de donner suite aux demandes d’extradition formulées par les autorités tunisiennes.
Déjà trois procès depuis fin juin, une centaine d’affaires à l’instruction et un éventail de lourdes charges allant du détournement de fonds, détention d’armes et de stupéfiants, abus de pouvoir, au vol et possession illégale de bijoux et aux fraudes immobilières. Au total, 93 chefs d’accusation dont 35 devant une juridiction militaire.
Reporté à deux reprises à la demande des avocats de la défense, le procès de 23 proches de l’ex-président tunisien Ben Ali et de son épouse Leïla Trabelsi, impliqués dans l’affaire dite de « l’aéroport de Tunis-Carthage », a repris mercredi devant le tribunal de première instance de Tunis. A la barre se présentaient le neveu de l’épouse de Ben Ali, Imed Trabelsi ainsi que ses deux sœurs Jalila et Samira Trabelsi. L’ex-puissant chef de la garde présidentielle, Ali Sériati, comparait lui aussi dans ce procès, pour « complicité et falsification de passeport ». Il est soupçonné d’avoir poussé Ben Ali à abandonner le pouvoir et à prendre la fuite, pour prendre ensuite, sa succession. Les mis en cause ont été arrêtés en juin dernier, alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le territoire tunisien à bord d’un avion privé, au jour de la fuite du président déchu, chassé par un soulèvement populaire.
Par ailleurs, la Commission d’expropriation relevant du ministère des Finances, a annoncé la saisie jusqu’à cette date, de 234 voitures de luxe, appartenant aux familles Ben Ali et Trabelsi. La plupart de ces voitures ont été placées sous la surveillance de l’armée en attendant leur vente. L’une de ces voitures, de marque allemande, carrossée spécialement pour Leïla Trabelsi, lui avait été offerte en cadeau d’anniversaire par son époux. Son coût est estimé à quelque 700.000 euros. Selon le décompte des véhicules saisis, la fille cadette du couple, une étudiante, possédait à elle seule, dix voitures de luxe.
Les Ben Ali et Trabelsi rivalisaient entre eux pour la possession du dernier modèle de voiture de luxe. Certains jeunes de la famille faisaient inscrire leurs prénoms sur les plaques minéralogiques en lieu et place des numéros d’immatriculation obligatoires. Des mandats d’arrêt son lancés contre d’autres membres influents des familles de Ben Ali et Trabelsi qui ont réussi à prendre la fuite dès le début de la révolution du jasmin.