En dépit de leurs divergences au sujet du conflit du Sahara, Rabat et Alger viennent de sceller un accord portant sur la livraison de 640 millions de M3 de gaz naturel algérien au Maroc à partir de septembre prochain. Le contrat signé dimanche à Alger, par le groupe algérien des hydrocarbures Sonatrach et l’Office National de l’Electricité (ONE), prévoit dans une première phase, la livraison de 0,64 milliard de M3 de gaz par an, sur une durée de 10 ans. Le gaz algérien sera acheminé via le gazoduc Pedro Duran Farell (GPDF) reliant les champs gaziers algériens à la péninsule ibérique à travers le territoire marocain.
Dans sa première phase le gaz algérien alimentera essentiellement les deux centrales thermiques de l’Office national de l’électricité (ONE), celle d’Ain Beni Mathar (Est du royaume) combinant le gaz et le solaire d’une capacité de 470 MW et celle de Tahaddart (Nord) d’une capacité de 385 MW.
L’accord a été signé par le PDG du groupe Sonatrach, Nourredinne Cherouati et le directeur général de l’ONE, Ali Fassi Fihri.
Les premiers contacts à ce sujet avaient été entamés par la ministre marocaine de l’Energie, Amina Benkhadra lors de sa visite au début février 2011 en Algérie. Elle avait même annoncé à cette occasion, que les deux pays envisageaient de construire un gazoduc pour l’acheminement du gaz algérien destiné au Maroc. Ce gazoduc partira de Hassi R’mel (635 km au sud d’Alger), le plus grand champ gazier de l’Algérie.
Les deux parties travaillent à présent, pour assurer la pérennité des livraisons du gaz algérien au Maroc. Pour Fassi Fihri «ce contrat modèle va contribuer à augmenter la production de l’électricité au Maroc», précisant que le royaume produit déjà de l’électricité à partir des quantités de gaz équivalent au coût du droit de passage du gazoduc GME sur son territoire.
Ce contrat qui est relativement modeste, a souligné le DG de l’ONE, sera mis en œuvre très rapidement, sachant qu’il ne nécessite pas d’investissement en infrastructures.
La centrale de Tahhadart est implantée à seulement 13 km d’un tronçon du GME, ainsi que celle de Ain Beni Mathar. “C’est là l’intérêt très judicieux pour les parties algérienne et marocaine, a-t-il dit, de vouloir déclencher une nouvelle relation commerciale de qualité à partir de ce premier contrat”.