Les relations entre le Maroc et l’Algérie connaissent les prémices d’un réchauffement qui pourrait conduire à la réouverture des frontières terrestres fermées depuis 1994.
Sur le terrain, ce réchauffement s’est traduit ces derniers mois par des échanges de visites entre les officiels des deux voisins d’Afrique du nord. La dernière en date est la visite de travail de cinq jours qu’effectue actuellement le ministre algérien de l’agriculture et du développement rural, Rachid Benaissa. Ce dernier a même signé avec son homologue marocain, Abdelaziz Akhanouch, un mémorandum d’entente portant sur la coopération dans les domaines de la recherche scientifique, la production végétale, l’élevage et la lutte contre la désertification. «La signature de ce mémorandum, a dit Benaissa, prouve notre volonté commune pour développer notre coopération et le partenariat dans le domaine agricole (…) et pour améliorer la sécurité alimentaire». Le 13 avril, le site algérien « TSA » (Tout Sur l’Algérie) avait révélé que les autorités algériennes ont entrepris depuis quelques semaines la rénovation des postes frontaliers situés au long de la frontière avec le Maroc. Par ailleurs, ces derniers temps, les hauts responsables algériens ont abordé timidement la question des frontières avec le royaume chérifien sans aller jusqu’à déclarer ouvertement leur volonté de la réouverture des frontières. Interpellé sur cette question par la presse locale, le ministre algérien de l’agriculture s’est contenté de répéter les mêmes propos déjà formulés par le président Abdelaziz Bouteflika et le chef de la diplomatie Mourad Medelci. Il a substantiellement déclaré le 25 avril que la frontière algéro-marocaine sera «tôt ou tard» rouverte, avant d’ajouter que «nous sommes des voisins et des frères et nous œuvrons (…) pour le renforcement des relations» bilatérales. Les relations politiques entre Rabat et Alger butent depuis plusieurs années sur l’épineux dossier du conflit au Sahara occidental. Leurs positions sont diamétralement opposées. L’Algérie, tout en affirmant ne pas être directement concernée par cette question, elle a toujours appuyé les thèses séparatistes du Polisario, en lui fournissant abri et soutien matériels, financier et diplomatique. Le Maroc et à sa tête le Roi Mohammed VI, avait vainement appelé, il y a plus de trois ans, à la réouverture de ses frontières terrestres avec l’Algérie et à la normalisation des rapports bilatéraux.