L’étau de la justice se resserre chaque jour sur les Moubarak. L’ex-président égyptien, Hosni Moubarak, arrêté pour corruption et meurtre de manifestants lors de la révolution du 25 janvier, risque la peine capitale s’il était reconnu coupable, selon Zakaria Chalach, président de la Cour d’appel du Caire.
Pour sa part, le ministre égyptien de la Justice, Mohamed Abdelaziz Al-Guindi a affirmé que la peine de prison est le minimum que peut espérer l’ex-président égyptien. Par contre, « si son implication dans les violences meurtrières contre les manifestants est établie, il sera condamné à la peine capitale », a-t-il assuré. Moubarak et ses fils Jamal et Alaa sont placés en détention pour 15 jours dans le cadre d’une enquête judiciaire. Le président de la commission d’enquête, le juge Omar Marwane a affirmé que l’ancien chef de l’Etat assumait bel et bien la responsabilité de la mort de manifestants. Le rapport final de cette commission fait état de 864 morts au moins et de 6.460 blessés lors des manifestations contre le régime Moubarak. Le rapport parle d’un usage excessif de la force par les forces de sécurité contre les manifestants, précisant que les forces de sécurité ont ouvert le feu à balles réelles, posté des tireurs sur les toits et utilisé des véhicules pour faucher les manifestants. Les deux fils de Moubarak et un bon nombre de membres de l’ancien parti au pouvoir (PND-dissout) et du parlement sont dans la ligne de mire de la justice égyptienne. L’épouse du raïs, Suzanne qui est pour le moment épargnée en l’absence de preuves à charge, sera quand même interrogée sur les origines de sa fortune. Le Parquet général égyptien a déclaré avoir chargé une équipe médicale d’aller au chevet du raïs, admis le 12 avril à l’hôpital Charm El-Cheikh, pour évaluer son état de santé avant son possible transfert à la prison de Tora, ou à l’hôpital de cette prison du Caire. Par ailleurs, un tribunal du Caire a ordonné la suppression des noms de l’ancien président Hosni Moubarak et de son épouse Suzanne de toutes les places publiques et institutions étatiques du pays.