Le gouvernement de transition Tunisien essaie de reprendre les choses en main pour accélérer le retour à la normale dans le pays. Si les réformes politiques et constitutionnelles en vue d’élections démocratiques doivent prendre du temps, il n’en est pas de même pour l’activité économique.
La pression sociale se fait d’ores et déjà sentir avec les attroupements répétés de centaines de personnes à Tunis et dans d’autres régions pour réclamer du travail et des aides.
Le gouvernement offre aux personnes en situation précaire des aides de 30 à 150 dinars (15,5 à 78 euros). L’arrêt de l’activité économique et notamment touristique pèse de tout son poids sur les finances publiques. Le ministre du Développement régional, Nejib Chebbi évalue les pertes consécutives à la révolution du Jasmin à 4 % de PIB (environ 2,58 milliards d’euros).
Toutefois, l’annonce le 9 février par le président intérimaire, Foued Mebazaa, de la prochaine ouverture de « négociations sociales à l’échelle nationale », quelques heures après avoir été investi de pouvoirs de crise, a permis de rassurer les partenaires européens. William Hague, le ministre britannique des affaires étrangères, s’est ainsi rendu à Tunis où il a promis un appui financier au pays. De son côté, le commissaire européen chargé de l’Elargissement et de la politique de voisinage, Stefan Füle, en visite au Maroc les 7 et 8 février, a parlé d’un plan d’aide destiné à permettre à la Tunisie de « faire face à ses nouveaux besoins ».
Dans ce dispositif, la relance de l’activité touristique paraît être l’objectif le plus urgent. Ainsi responsables et professionnels tunisiens ont lancé des messages rassurants en direction des partenaires européens. Les voyagistes français, principaux pourvoyeurs de touristes vers la Tunisie hésitent encore. Cependant, les grands opérateurs britanniques (Thomas Cook, First Choice, notamment) ont répondu à l’appel en décidant de reprogrammer la Tunisie dès la fin février.