Face à la montée du mouvement protestataire contre la cherté de la vie dans le Royaume hachémite, le roi Abdallah II de la Jordanie limogé son premier ministre Samir Rifaï, a nommé à sa place, mardi, Maarouf Bakhit. Il l’a chargé de prendre des mesures rapides et claires pour des réformes politiques réelles et modernes sur la voie de la démocratie.
Selon les directives du souverain hachémite, ces réformes devraient ouvrir la voie au peuple vers « plus d’opportunités et une vie décente qu’il mérite ».Le choix de Maarouf Bakhit, ancien Conseiller militaire du roi et ancien ambassadeur du Royaume en Turquie et en Israël, a été critiqué par le Front de l’Action Islamique (FAI), principal parti d’opposition en Jordanie.
Cette formation reproche au nouveau chef de gouvernement de ne pas être un réformateur compte tenu de son premier passage dans les mêmes fonctions.Zaki Bani Rsheid, membre du comité exécutif du FAI lui reproche d’avoir conduit lorsqu’il était Premier ministre (2005-2007), « les pires élections législatives en Jordanie ».
La direction de la Fai estime que Maarouf Bakhit, 64 ans, n’est pas l’homme qu’il faut pour diriger la période transitoire et faire sortir le Royaume de la crise sociale qu’il traverse. Le secrétaire général du FAI, Hamzeh Mansour a promis à la suite de cette nomination, que les manifestations allaient se poursuivre, puisque les revendications des manifestants n’ont pas été totalement satisfaites.
La Jordanie a été, à l’instar de la Tunisie et de l’Egypte, le théâtre d’une vague de manifestations contre la vie chère. Les manifestants qui réclamaient aussi des réformes, exigeaient purement le départ du gouvernement de Samir Rifaï, violemment critiqué pour sa politique économique, malgré une série de mesures sociales prises à la hâte, peu avant son limogeage.