Il espérait obtenir l’asile politique, mais c’est le cachot qui l’attendait en France. La France ayant des intérêts majeurs avec la Grande Jamahiriya libyenne, a préféré sacrifier un fonctionnaire du protocole du Guide libyen au lieu de provoquer l’ire du colonel Mouammar Kadhafi, très imprévisible dans ses réactions aux gestes provocateurs venant du Nord.
Il s’agit de Nouri El-Mismari, chef de protocole du chef de l’état libyen, qui a fui son pays avant d’être arrêté et écroué en France. Un mandat d’arrêt avait été lancé contre El-Mismari. Il est soupçonné par les autorités judiciaires de son pays, d’être derrière une importante opération de détournement de fonds.
Présenté lundi au parquet général de Versailles, Nouri El-Mismari a été placé en détention dans l’attente de l’examen d’une demande d’extradition formulée par la Libye, apprend-on d’une source judiciaire française. Il a été arrêté la veille, dans les Hauts-de-Seine, en banlieue parisienne, dans une résidence qu’il occupait à titre temporaire.
La date de l’examen de la demande d’extradition devant la chambre d’instruction n’est pas encore fixée, les autorités judiciaires françaises attendent que la Libye leur transmette, sous trente jours, un certain nombre de pièces d’accusation.
Avant l’éclatement de cette affaire, Nouri El-Mismari, était pratiquement inséparable du guide de la révolution libyenne. Il brillait par sa présence même lors des rencontres privées du colonel Kadhafi. Les autorités judiciaires libyennes n’ont rien laissé filtrer sur la valeur des fonds détournés ni dans quelles circonstances le délit aurait été commis. Ce qui est sûr, c’est que Nouri El-Mismari s’il venait à être extradé en Libye, comme le demande Tripoli, il va certainement payer cher sa maladresse.