Le temps presse pour le transporteur aérien algérien qui risque dans moins de deux mois d’être frappé d’interdiction de survol de l’espace aérien européen.Taxé de mauvais élève par l’autorité européenne en charge de l’aviation civile, Air Algérie a jusqu’à début novembre prochain, pour se mettre en règle vis-à-vis de la règlementation européenne de sécurité aérienne.
La méfiance des Européens à l’égard du transporteur algérien ne date pas d’hier, des enquêtes sont régulièrement menées depuis le mois de janvier 2009 sur l’état mécanique de la flotte d’Air Algérie. La direction de la compagnie algérienne s’est donc lancée dans une course contre la montre pour améliorer la qualité de ses prestations au niveau du maintien de la navigabilité, de l’entretien et de l’exploitation de sa flotte. Air Algérie risque de rejoindre les 300 compagnies de 17 pays, qui sont déjà interdites de survoler l’espace européen. Parallèlement aux recommandations du Comité européen de la sécurité aérienne, la Commission a procédé à des consultations avec les autorités algériennes compétentes le 7 décembre 2009 et le 5 février 2010, afin de remédier aux manquements constatés.L’Algérie vient d’abroger l’article 89 de la loi sur l’aviation civile gérant les autorisations accordées aux compagnies étrangères pour les survols et escales techniques sur le territoire national, mais semble en avoir laissé une partie entre les mains du ministère de la défense. Or le ministère de la défense aura le droit de refuser le survol à un appareil d’Etat étranger quand le pays dont il provient « n’a pas accordé le survol avec ou sans atterrissage à des avions algériens ». C’est en d’autres termes un chantage auquel les autorités d’Alger prévoient recourir pour avorter l’interdiction de survol à Air Algérie, puisque, même les Algériens n’ont pas le droit à la critique. Le président de l’Association nationale des techniciens de l’aéronautique (Anta) et chef d’atelier, Azzoug Lamnouar, qui a osé qualifier d’inquiétant l’état de la maintenance des appareils à Air Algérie, a été tout simplement évincé de son poste. Mais Air Algérie fera-t-elle le poids devant le puissant Comité européen de la sécurité aérienne.