Après un énième rebondissement dans le feuilleton de l’été ayant pour acteur principal Eric Woerth et celle qui fut pendant longtemps la première fortune de l’hexagone, Liliane Bettencourt, il semblerait que les appétits s’aiguisent pour récupérer le portefeuille de celui qui est désormais « ministre en sursis ». A l’Elysée, un proche conseiller de Nicolas Sarkozy affirmait ainsi ce matin qu’ « Eric » sait qu’il est « grillé, carbonisé, mais il doit terminer sa mission (la réforme des retraites),
s’il veut espérer trouver un lot de consolation après le futur remaniement ministériel, une grande ambassade étrangère ou la présidence d’un établissement public ». Premier prétendant à la récupération du ministère du travail de la solidarité et de la fonction publique, Laurent Wauquiez ferait feu de touts bois afin de montrer qu’il a les épaules assez larges pour remplacer « Eric », et ce malgré son jeune âge (35 ans). Sauf que Sarkozy ne serait pas tout à fait disposé à céder les rênes de ce ministère stratégique à Wauquiez et préfèrerait faire d’une pierre deux coups. D’une part, en nommant un politicien expérimenté, comme Alain Juppé, il aurait l’avantage de reconsolider une partie de la majorité et de disposer d’un nouvel atout à envoyer au front afin de défendre son projet présidentiel, à moins de deux années de la future échéance. Egalement, il n’est pas exclu que le président demande à Xavier Bertrand, actuel patron de l’UMP, de venir rempiler au gouvernement, un an et demi après avoir quitté ce même ministère. Nonobstant cette inclinaison présidentielle, le jeune Laurent Wauquiez continue à croire en sa bonne étoile, et multiplie les « consultations », ainsi que les visites du soir à l’incontournable Claude Guéant, avec lequel il a piloté l’opération anti-délocalisations de cet été. Selon des sources proches de la Présidence, Wauquiez craindrait par-dessus tout une nomination-surprise, avec le rappel au gouvernement de Rachida Dati, qui s’ennuie mortellement à Bruxelles (elle est député européen) et qui multiplie les gestes de loyauté à l’égard du Président, précieux en cette période difficile pour lui.