Dans moins d’une dizaine d’années, l’Egypte aura sa première centrale nucléaire pour un investissement de quelques 4 milliards de dollars. C’est le site d’Al-Dabaa situé à l’ouest d’Alexandrie, sur la côte méditerranéenne, qui a été retenu pour abriter la future centrale destinée à renforcer la production énergétique du pays.
L’Egypte qui dispose en outre d’importants gisements d’uranium, possède déjà deux réacteurs de recherche, le premier livré en 1958 par l’Union soviétique et le second par l’Argentine.
Pour monter leur future centrale nucléaire, les Egyptiens comptent beaucoup sur l’expertise et la technologie russes. En 2008, Moscou et Le Caire avaient conclu un accord de coopération dans ce domaine.Le président Moubarak avait annoncé un an auparavant, que son pays comptait se doter de quatre centrales nucléaires civiles, sous supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), relançant ainsi un programme nucléaire gelé après la catastrophe de Tchernobyl, en Ukraine, en 1986.
Contrairement aux Iraniens, les Egyptiens sont rassurés, du moins pour le moment, d’avoir le soutien de la Russie, de la Chine et de l’Union européenne pour développer leur propre programme nucléaire civil. Reçu en juin dernier au Caire, le chef de l’AIEA, Yukiya Amano, a lui aussi exprimé la disposition de son agence d’aider l’Egypte dans son projet nucléaire.
La future centrale appelée à répondre aux besoins énergétiques dictés par la forte croissance économique et la poussée démographique que connait le pays, devrait produire 1.000 mégawatts à partir de 2018 ou 2019. L’Egypte connait un sérieux déficit en énergie classique et la nouvelle centrale est de nature à stabiliser l’approvisionnement du pays en énergie électrique. Des appels d’offres seraient lancés avant la fin de l’année, a indique le ministre égyptien de l’Electricité, Hassan Younès.
L’Egypte ambitionne par ailleurs, de produire 20% de son électricité à partir des énergies renouvelables (solaire, éolienne) d’ici 2020. L’actuelle production pétrolière ne sera plus en mesure de répondre dans les prochaines années aux besoins d pays en énergie électrique.