Jörg Haider, ancien leader d’extrême droite autrichienne et ex-gouverneur de Carinthie, décédé dans un accident de voiture en 2008, a longtemps reçu des financements de la part d’un des fils du chef de l’Etat libyen Mouammar Kadhafi.
Selon les révélations d’une enquête en cours menée conjointement par les services fiscaux autrichiens, suisses et allemands, les fonds que recevait Jörg Haider directement de son ami de longue date, Seïf El Islam, le fils aîné du second mariage du guide libyen, servaient en partie au financement des ses campagnes électorales.
Seïf El Islam ayant fait deux ans d’études supérieures dans une Ecole de commerce à Vienne, a noué une solide relation d’amitié avec Jörg Haider. Seïf El Islam «nous faisait parvenir régulièrement de l’argent en liquide avant les campagnes électorales», raconte un ancien proche du chef de la droite populiste. Les co-équipiers de Haider recevaient entre 150.000 et 200.000 dollars, à chaque fois quand leur parti en avait besoin. Des sommes en dollars qui étaient ensuite converties discrètement en euros, dont une partie était transférée dans des comptes secrets au Liechtenstein. Par ailleurs, un magazine autrichien a révélé dimanche que Jörg Haider aurait transféré, de son vivant, environ 45 millions d’euros vers ces comptes secrets. Les enquêteurs ont fait cette découverte au cours de leurs investigations sur les conditions du rachat en 2007 par la banque publique régionale allemande BayernLB de la banque autrichienne Hypo Group Alpe Adria (HGAA), qui a été nationalisée en 2009. la HGAA était confrontée à de sérieuses difficultés financières, et son actionnaire majoritaire était la région de Carinthie que Haider a dirigée de 1999 à sa mort en 2008. Réagissant lundi à ces révélations sur le compte secret de Jörg Haider au Liechtenstein, le ministère public de la principauté, l’un des paradis fiscaux, a tout simplement démenti les informations et les révélations de la presse à ce sujet. Les opposants au parti autrichien d’extrême droite réclament désormais toute la lumière sur ces financements occultes alors que la veuve de Haider a nié être en connaissance des activités financières de son défunt mari.