Confronté à la flambée des prix d’énergie, le gouvernement britannique a levé hier jeudi un moratoire sur la production de gaz schiste, misant sur cette technologie d’extraction très controversée aux retombées disputées.
Le gouvernement a confirmé que 100 nouvelles licences d’exploration et forage seront accordées, dont le processus d’attribution sera lancé dès le début du mois d’octobre. Mais il a promis que les demandes d’autorisation d’exploitation seront accordées seulement s’il y a un soutien local.
La nouvelle Première ministre britannique Liz Truss avait déjà fait savoir son intention de permettre la production de gaz de schiste quand elle faisait campagne pour devenir Première ministre.
Les réserves de gaz de schiste sont théoriquement immenses dans le pays, au point que les experts estiment que, si le Royaume-Uni arrivait à en extraire seulement 10%, il arriverait à satisfaire sa demande intérieure pour les 50 prochaines années.
Mais la technologie de production de gaz de schiste divise le pays. Les défenseurs de l’environnement voient dans la fracturation hydraulique des causes de tremblements de terre et des risques élevés de pollution, les risques sismiques ayant d’ailleurs été à l’origine du moratoire imposé en 2019 par le même gouvernement conservateur.
Le faible potentiel de production de gaz de schiste est également mentionné par les scientifiques. Chris Cornelius, fondateur de l’entreprise de forage britannique Cuadrilla, estime que la géologie de fracturation n’est pas adaptée au Royaume-Uni pour une production importante à court terme.
Et enfin, les experts pensent que la production de gaz de schiste ne va pas faire baisser la facture énergétique des britanniques à court terme, car il faudra des années pour que cette industrie se développe.
D’autres estiment que le gaz de schiste n’aura que très peu d’impact sur le portefeuille des ménages, car les prix du gaz sont dictés par le marché mondial et la production britannique ne sera pas suffisamment importante pour avoir une incidence sur les cours mondiaux. Mais l’industrie gazière britannique affirme que le gaz de schiste va faire baisser les prix et rendre le pays moins dépendant des importations.