Le gouvernement espagnol a annoncé hier mardi la mise en œuvre d’un impôt exceptionnel sur les bénéfices des grands groupes énergétiques et financiers dopés par les tensions inflationnistes.
Evoqué fin juin par le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, cet impôt exceptionnel qui doit cibler les bénéfices extraordinaires des grandes entreprises énergétiques, était déjà traité en coulisse depuis plusieurs semaines, et ressemble à des prélèvements exceptionnels mis en place à l’étranger, comme au Royaume-Uni et en Italie.
L’enveloppe de ces recettes fiscales, estimée à deux milliards d’euros par an pendant deux ans, en 2023 et 2024, doit servir à financer les paquets d’aides déjà déployés par l’Etat espagnol. Il s’agit d’aides sur les carburants, de la baisse de la TVA sur l’électricité, ou encore une hausse des pensions de la retraite, pour un montant global de 30 milliards d’euros, soit l’équivalent de 2,3% du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays, pour protéger les ménages de l’inflation, qui a atteint 10,2% sur un an en juin et ronge leurs budgets.
Lors de la présentation devant la Chambre des députés, des mesures destinées à soutenir le pouvoir d’achat des Espagnols, fortement affaibli par la flambée des prix, le Premier ministre espagnol annoncé l’application d’une autre taxe temporaire aux «grandes institutions financières qui ont commencé à bénéficier de la hausse des taux d’intérêt». Cette taxe permettra aux caisses publiques d’engranger «1,5 milliard d’euros par an» durant les années 2023 et 2024.
Arguant que ces recettes «ne tombent pas du ciel mais de la poche des consommateurs », le Premier ministre espagnol veut que les bénéfices exceptionnels sur fond d’inflation «soient reversés aux citoyens» au lieu de servir à «grossir le salaire des grands chefs d’entreprise».