Lors du forum économique de Saint-Pétersbourg, le patron du géant gazier russe Gazprom, Alexeï Miller a défendu hier jeudi les choix de son groupe de baisser ses livraisons de gaz à l’Europe dans le contexte de l’offensive russe en Ukraine et des sanctions occidentales contre Moscou.
Si l’Union européenne (UE) cherche à se défaire de sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, Gazprom a pris les devants en interrompant ses livraisons de gaz à plusieurs clients européens ayant refusé de payer leurs achats en roubles, comme l’exige désormais le Kremlin.
Alexeï Miller a expliqué que les Européens «ont dit que les contrats à long terme ne sont pas nécessaires» et dans ce cas de figure, la Russie aura rempli ses obligations envers eux, assurant, au passage, que « dans un avenir très proche, la demande de gaz naturel liquide (GNL) sur le marché Asie-Pacifique va croître».
Gazprom, qui avait réduit mercredi de 15% ses livraisons de gaz au groupe italien ENI, ne livrera que 65% des quantités réclamées, évoquant des problèmes techniques selon la société italienne. Il va également fournir moins de gaz au groupe autrichien OMV.
Gazprom a également baissé cette semaine, de 60% le gaz livré à l’Europe par le gazoduc Nord Stream-1, assurant que cela est dû à des difficultés avec des turbines du groupe allemand Siemens provoqués par les sanctions occidentales.
Cette baisse des livraisons n’a pas affecté les revenus de la Russie du fait de l’envolée des prix du gaz. Ces derniers poursuivaient hier jeudi sur leur lancée, galvanisés par la réduction brutale de l’approvisionnement provenant de Russie, alors que le pétrole déclinait toujours, inquiet d’une possible récession minant la demande.
Le TTF néerlandais, la référence du gaz naturel en Europe, a bondi de plus de 60% depuis lundi, frôlant les 150 euros le mégawattheure (MWh) hier jeudi. Le gaz britannique a, lui, pris plus de 88% depuis lundi.