Le gouvernement britannique a formellement présenté hier lundi son projet de loi qui remet en cause de manière unilatérale le protocole instituant le statut douanier post-Brexit de l’Irlande du Nord, négocié et signé par le gouvernement de Boris Johnson avec Bruxelles, au moment de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, mais qu’il jugeait depuis des mois trop contraignant. Cette initiative suscite déjà l’inquiétude des entreprises d’Irlande du Nord.
Pour éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, membre de l’Union européenne, ce qui pourrait remettre en cause la paix dans la région, le protocole crée de fait une frontière douanière entre la province britannique et l’Ile de Grande-Bretagne.
Cette situation en vigueur depuis le 1er janvier 2021, perturbe les approvisionnements du territoire irlandais et sème la colère au sein de la communauté unioniste attachée au maintien au sein du Royaume-Uni.
Avec le projet de loi présenté hier lundi, Londres s’engage à mettre en œuvre la législation dérogeant à certaines règles commerciales post-Brexit pour la région gérée par les Britanniques dans le cas d’un échec des négociations avec l’Union européenne sur la suppression de nombreux contrôles sur les marchandises passant en Irlande du Nord depuis le reste du Royaume-Uni.
La Grande-Bretagne veut notamment introduire deux voies pour les marchandises, une voie verte permettant le flux continu des produits restants au Royaume-Uni, et une voie rouge pour ceux qui passent dans l’Union européenne et nécessitent des contrôles douaniers.
De leur côté, les entreprises d’Irlande du Nord préfèrent une solution issue de négociations avec l’Union européenne, craignant, du moins pour certains secteurs, que l’initiative de Londres ne les laisse dans une situation difficile.