Le Premier ministre espagnol, le socialiste Pedro Sanchez a annoncé hier jeudi devant la Chambre des députés, une réforme de la loi régissant le fonctionnement des services de renseignement, suite à de multiples révélations impliquant le logiciel espion israélien Pegasus.
Le chef du gouvernement de gauche a déclaré qu’il s’agira de renforcer les garanties de ce contrôle judiciaire, mais aussi d’assurer le respect maximal des droits individuels et politiques des personnes.
Il a également annoncé l’adoption prochaine d’une nouvelle loi relative aux «informations classifiées», l’actuelle législation datant de 1968, donc du temps de la dictature franquiste.
Le scandale de Pegasus a éclaté en avril dernier après la révélation que les téléphones d’indépendantistes catalans avaient été écoutés par les services de renseignement espagnols au moyen du logiciel espion israélien Pegasus.
Pedro Sanchez a reconnu cette mise sur écoute dans des moments « durs » et « difficiles » liés à la crise en Catalogne, dans le nord-est du pays, qui a été, en octobre 2017, le théâtre d’une tentative de sécession.
Le scandale a coûté son poste à la cheffe du CNI, le Centre national du renseignement, Paz Esteban. Les indépendantistes catalans avaient alors menacé de retirer leur soutien au Parlement au gouvernement minoritaire de Pedro Sanchez, avec le risque de provoquer sa chute avant le terme de la législature, prévue à la fin de 2023.
L’affaire avait pris une autre dimension lorsque le gouvernement avait dévoilé que Pedro Sanchez et sa ministre de la défense, Margarita Robles, avaient eux-mêmes été espionnés par le logiciel, cette fois dans le cadre d’une « attaque externe » dont l’auteur reste inconnu à ce jour.