Air France-KLM a annoncé dans un communiqué publié ce vendredi «être entré en discussions exclusives» avec le fonds d’investissement américain «Apollo Global management» qui projette «l’injection de 500 millions d’euros de capital dans une filiale opérationnelle d’Air France».
La filiale en question est propriétaire d’un parc de moteurs de rechange d’Air France dédiés à son activité d’ingénierie et de maintenance. L’entrée d’Apollo dans cette filiale faciliterait le financement de l’acquisition future de moteurs de rechange nécessaires au renouvellement en cours de la flotte d’avions d’Air France.
Mais surtout, le produit de la transaction fournirait à la compagnie tricolore les moyens financiers de rembourser partiellement les obligations perpétuelles de l’Etat français souscrites lors d’une opération de renforcement des fonds propres en avril 2021.
En effet, l’Etat français était venu au secours d’Air France-KLM lors de la crise sanitaire qui a coûté au groupe quelque 11 milliards d’euros de pertes cumulées, acceptant de convertir en quasi-fonds propres une aide de trois milliards d’euros consentie au groupe dès 2020, augmenta ainsi de 14,3% à 28,6% le capital de l’entreprise.
Mais, pour défendre une concurrence équitable, la Commission européenne avait approuvé cette aide en contraignant Air France-KLM à des concessions, comme l’abandon de créneaux aéroportuaires à Orly et l’interdiction d’effectuer des acquisitions stratégiques au-delà de 10% du capital des entreprises concernées tant que les aides d’Etat n’auront pas été remboursées à hauteur d’au moins 75%.
Mardi, Air France-KLM avait annoncé un rapprochement avec CMA CGM, numéro trois mondial du fret maritime, avec qui le transporteur français a signé un partenariat stratégique de long terme dans le secteur du fret aérien.
Il s’agit de mutualiser les moyens et de réduire les coûts sur le fret, une activité devenue encore plus vitale pour les entreprises dans le contexte de redémarrage post-Covid.
Cette opération se traduit par un investissement de CMA CGM dans la compagnie aérienne franco-néerlandaise «dans la limite d’une détention à hauteur de 9% du capital ex-post d’Air France-KLM».