Le Parlement européen s’apprête à mettre en place une Commission d’enquête sur le scandale causé par le logiciel espion israélien «Pegasus», utilisé par des gouvernements de l’Union européenne pour espionner des personnalités, des responsables politiques, des journalistes et des élus européens.
Le rapport de ladite Commission devrait être adopté dans un an, alors que les travaux seront présidés par le Néerlandais Jeroen Lenaers, du groupe PPE.
Sophie in’tVeld, l’élue libérale néerlandaise du groupe Renew, qui devrait être désignée rapporteur de la commission, a déclaré que la commission cherchera à déterminer si l’utilisation de logiciels espions a enfreint le droit européen et les droits fondamentaux.
La Commission européenne a déclaré mardi ne pas avoir de compétence pour traiter les activités de renseignement des Etats membres. Mais le son de cloche est tout autre au Parlement où beaucoup d’eurodéputés estiment que la question et l’enjeu sont européens, et ne pouvaient être laissés à la discrétion des Etats membres qui pourraient chercher à étouffer le scandale.
Certains eurodéputés plaident déjà pour un cadre normatif européen pour la vente et l’utilisation de la technologie des logiciels espions, ainsi que pour garantir le non-espionnage pour les secteurs public et privé au sein des démocraties amies.
Le logiciel Pegasus du fabricant israélien NSO est capable de lire toutes les données des téléphones mobiles piratés, et peut aussi allumer la caméra et le microphone du Smartphone sans que l’utilisateur s’en aperçoive.
Le scandale provoqué par la révélation de l’utilisation du logiciel Pegasus a connu un nouveau rebondissement en Espagne où le mouvement indépendantiste catalan a accusé lundi dernier, le gouvernement de Madrid d’avoir utilisé ce logiciel pour espionner les portables de dizaines de ses chefs de file entre 2017 et 2020.