L’OIM (Organisation internationale pour les migrations) a indiqué hier jeudi qu’au moins 70 migrants sont morts noyés ces deux dernières semaines après avoir quitté la côte libyenne en direction de l’Europe.
Dans un communiqué, l’organisation rapporte qu’ « une embarcation transportant 25 migrants a chaviré le 12 mars au large de Tobrouk », dans l’est de la Libye, et que « les autorités ont secouru six migrants et récupéré sept corps tandis que 12 autres sont toujours recherchés.
Le 27 février, un autre bateau « s’est renversé quatre heures après être parti du port de Sabratha », dans l’ouest du pays. Aucun survivant n’a été récupéré, les corps de 15 migrants, dont celui d’un bébé, ont été récupérés, et 35 personnes sont encore portées disparues. Toutes les personnes portées disparues sont présumées noyées.
Ces naufrages portent à 215 le nombre de migrants recensés morts ou disparus en Méditerranée centrale depuis le début de l’année selon le « Missing Migrants Project » de l’OIM, qui répertorie les personnes décédées lors de leur migration vers une destination internationale. Cité dans le communiqué, Federico Soda, le chef de mission de l’OIM en Libye, a souligné que plus de la moitié de ces décès ont été enregistrés près des côtes libyennes.
Le chaos politique et sécuritaire dans lequel se retrouve la Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 a fortement contribué à faire du pays un important point de passage pour des dizaines de milliers de migrants, majoritairement issus de pays d’Afrique subsaharienne, qui cherchent chaque année à gagner l’Europe par les côtes italiennes, distantes de seulement 300 kilomètres, au risque de mourir en tentant la traversée, ou de devenir la proie de trafiquants.
Le HCR (Haut-Commissariat aux Réfugiés) a rapporté que plus de 123 000 migrants ont débarqué en Italie en 2021 en provenance de Libye ou de Tunisie, contre plus de 95 000 en 2020, et que près de 2 000 migrants ont été portés disparus en 2021 ou sont morts noyés en Méditerranée contre 1 401 en 2020.