A l’issue d’une alliance avec le parti espagnol de droite conservatrice, le Parti populaire (PP), le parti d’extrême-droite Vox va intégrer le gouvernement de la région Castille-et-Léon, en Espagne, une première depuis le retour de la démocratie en Espagne il y a plus de quatre décennies.
Parti ultra-nationaliste et anti-immigration, que ses détracteurs accusent d’être nostalgique du franquisme, Vox, qui prône notamment l’abrogation des lois sur les violences sexistes et est opposée aux mesures de réhabilitation des victimes du franquisme, pourrait utiliser la région de Castille-et-Léon comme un laboratoire pour ses idées.
En effet, Vox n’a pas caché son ambition de renouveler l’opération dans d’autres régions du pays, mais surtout au niveau national lors des prochaines élections régionales qui auront lieu dans moins de deux ans.
En marge du sommet européen à Versailles, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a réagi à l’entrée de Vox dans le gouvernement régional de la Castille-et-Léon en dénonçant un « pacte de la honte ».
Fernandez Manueco, président régional sortant de Castille-et-Léon, avait convoqué des élections anticipées en février dans l’espoir d’obtenir une majorité absolue afin de pouvoir gouverner seul.
Si le PP avait remporté le scrutin, il n’avait pas pour autant, obtenu la majorité absolue et Vox, qui ne disposait dans l’assemblée sortante que d’un seul député, avait, au contraire, fait une percée spectaculaire et conquis 13 sièges, sur un total de 81 au parlement régional, pour 17,6% des suffrages.
Vox avait déjà provoqué une onde de choc fin 2018 en rentant en force au Parlement d’Andalousie, dans le sud du pays, bastion historique de la gauche et région la plus peuplée d’Espagne. Mais jusqu’ici, ce parti a toujours soutenu les exécutifs de la région méridionale et de Madrid, dirigés par le PP, mais sans en faire partie.
Sur le plan national, depuis les élections législatives de 2019, Vox est devenu la troisième force du pays et dispose de 52 députés sur 350 au Parlement espagnol. De récents sondages lui prédisent un score encore meilleur lors des prochaines législatives prévues au plus tard en janvier 2024, et prévoient une possible majorité absolue PP-Vox.