Moins de 24 heures après la reconnaissance de l’indépendance des deux « républiques » séparatistes prorusses du Donbass, Donetsk et Lougansk, et l’envoi des troupes russes, les Occidentaux ont dévoilé hier mardi leurs premières sanctions occidentales contre la Russie, mais dont l’impact reste pour l’instant limité, aussi bien pour Moscou que pour les économies occidentales.
Ces sanctions concernent les secteurs financier et de l’énergie. Le Royaume-Uni a visé cinq banques, dont Rossiya et Promsvyazbank (PSB), également pointées du doigt par l’Union européenne, selon une source diplomatiques européenne, en raison du financement d’activités militaires russes. Mais ces banques sont relativement mineures et de nombreux capitaux russes en dehors du pays ont déjà été préventivement rapatriés.
De son côté, Washington a ciblé les deux banques publiques russes VEB (la banque publique de développement Vnesheconombank) et Promsvyazbank, cruciales selon le département du Trésor, pour financer l’industrie russe de la défense. Toutefois, la Russie n’est pas exclue pour le moment du système international Swift, essentiel pour les échanges bancaires internationaux.
Mais les difficultés accrues pour l’Etat russe à accéder aux marchés de capitaux occidentaux pour refinancer sa dette, d’après les annonces européenne et américaine, pourraient peser sur la valeur du rouble, et par ricochet sur le pouvoir d’achat des consommateurs russes pour les produits importés.
Sur le secteur financier, l’Allemagne s’est contentée de suspendre l’autorisation du gazoduc Nord Stream 2, qui n’était pas encore en service, et qui relie la Russie à l’Allemagne via un tube de 1 230 kilomètres sous la Baltique, et qui est censé augmenter les possibilités de livraison de gaz russe à l’Europe à un moment où la production au sein de l’Union européenne diminue. Sanctionner le secteur de l’énergie russe, crucial pour l’économie du pays, représente un pari risqué pour l’Europe, qui importe 40% de ses besoins en gaz de la Russie.
Le conflit contribue déjà à faire flamber les prix sur les marchés des matières premières, où la Russie joue un rôle critique, notamment dans l’approvisionnement mondial en aluminium ou en palladium. La Russie est aussi l’un des plus importants producteurs mondiaux de nickel, le premier exportateur mondial de blé et représente, avec l’Ukraine, un quart des exportations mondiales de cette céréale incontournable.