L’Union européenne (UE) a signé hier lundi avec Chypre, un accord concernant l’accueil et la prise en charge des migrants arrivant sur l’île méditerranéenne, actuellement confrontée à un afflux massif de demandeurs d’asile.
Le mémorandum d’entente signé virtuellement entre le ministre chypriote de l’Intérieur, Nicos Nouris et la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson, permettra à Chypre d’améliorer ses capacités d’accueil, mais aussi d’expulser plus facilement les personnes dont les demandes d’asile ont été rejetées.
Selon les statistiques de la Commission européenne, Chypre a enregistré 792 demandes pour 100 000 habitants en 2020, soit le plus haut taux de l’Union européenne. Nicosie affirme que 4.6% de sa population est constituée de demandeurs d’asile ou de personnes l’ayant obtenue.
Selon Frontex, l’agence européenne chargée de sécuriser les frontières extérieures de l’Union européenne, le nombre de migrants et demandeurs d’asile arrivés à Chypre a augmenté en janvier de 48% sur un an. Les ressortissants viennent en premier lieu de la république démocratique du Congo, de Syrie et du Nigeria.
Cette question était venue alimenter les nombreux griefs qu’entretiennent Chypre et la Turquie quand Nicos Nouris avait imputé à la mi-février, le problème migratoire à la Turquie, accusant Ankara de l’instrumentaliser.
Depuis l’invasion de l’île par les forces turques en 1974, le pays est divisé entre sa partie nord, sous contrôle d’Ankara, et sa partie sud, sous contrôle chypriote, la seule à être reconnue par la communauté internationale.
Les migrants souhaitant déposer une demande d’asile dans l’Union européenne arrivent dans la partie nord, plus proche des côtes turques, puis traversent la ligne de démarcation, surnommé « Ligne verte », longue de 180 kilomètres et contrôlées par les Nations unies, et qui traverse le centre de la capitale Nicosie où une zone tampon large de seulement quelques mètres sépare les deux côtés.