Le gouvernement espagnol a annoncé hier jeudi qu’il allait aider le Maroc à « garantir sa sécurité énergétique » en lui permettant d’acheminer du gaz à travers le Gazoduc Maghreb Europe (GME), que l’Algérie n’alimente plus depuis fin octobre 2021.
Dans un communiqué, le ministère espagnol de la Transition écologique a indiqué que «le Maroc pourra acquérir du gaz naturel liquéfié (GNL) sur les marchés internationaux, le faire livrer dans une usine de regazéification de l’Espagne péninsulaire et utiliser le gazoduc du GME pour l’acheminer vers son territoire ». Mais aucune précision n’a été donnée sur le calendrier ou les volumes de gaz concernés.
Cet accord entre Madrid et Rabat survient après qu’Alger ait décidé de ne pas renouveler le contrat du GME avec le Maroc, sur fond de vives tensions diplomatiques. Selon les experts, le Maroc couvrait 97% de ses besoins en prélevant directement du gaz transitant sur son territoire, comme droit de passage, et en l’achetant à un tarif préférentiel au géant algérien Sonatrach.
Le régime algérien affiche ouvertement son hostilité contre le Maroc à cause de l’épineux dossier du Sahara occidental et dans un soutien inconditionnel aux thèses séparatistes du front Polisario que l’Algérie abrite depuis 1975 sur son flanc sud-ouest, et ne lésine sur aucun moyen pour l’appuyer au plan financier, militaire, politique et diplomatique. Alger est allée jusqu’à rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc fin août dernier et maintient la frontière terrestre fermée depuis 1994.
L’Espagne a fait ce geste envers le Maroc, pour tenter de faire baisser les tensions nées entre Madrid et Rabat suite à l’accueil par l’Espagne, en avril 2021, du chef du Front Polisario, Brahim Ghali pour s’y était rendu pour se faire soigner sous une fausse identité et un faux passeport diplomatique algérien. Cette décision avait déclenché une crise diplomatique majeure entre les deux royaumes voisins.