Les forces kurdes ont affirmé hier mercredi avoir repris le contrôle de la prison de Hassaké, attaquée jeudi dernier par des djihadistes. Les combats auront duré six jours et auraient fait plus de 180 morts, la plupart des assaillants ou des prisonniers, ex-membres du groupe Etat islamique.
Le porte-parole des FDS (Forces démocratiques syriennes) dominées par les Kurdes et fer de lance de la lutte anti-Etat islamique en Syrie a indiqué que la reprise du « contrôle total » de la prison a eu lieu après que les djihadistes qui ont mené l’assaut jeudi dernier se soient rendus.
D’après les FDS et l’OSDH (Observatoire syrien des droits de l’homme), plus de 1 000 djihadistes parmi ceux qui s’étaient retranchés ces dernières heures dans des dortoirs, qui étaient détenus ou qui s’étaient infiltrés pendant l’assaut dans la prison, se sont rendus aux forces kurdes depuis le 20 janvier.
Selon l’OSDH, les combats, menés avec l’appui de soldats américains de la coalition internationale antidjihadiste dirigée par Washington, ont fait 181 morts dont 124 djihadistes, 50 combattants kurdes et sept civils. Un nombre indéterminé de djihadistes seraient parvenus à s’échapper depuis l’assaut jeudi.
Les combats ont également semé la terreur dans la ville de Hassaké, située dans le nord-est de la Syrie et ont poussé à la fuite par un temps glacial, selon les Nations unies, quelque 45 000 personnes qui vivaient dans les secteurs proches de la prison.
Cette attaque coordonnée entre plus d’une centaine de mutins à l’intérieur de la prison et des hommes venus de l’extérieur est la plus importante menée depuis la chute de l’organisation Etat islamique en 2019 en Syrie.
Elle révèle aussi le problème des centres de détention où sont enfermés les djihadistes, dont beaucoup d’étrangers. La prison de Hassaké abritait au moins 3 500 djihadistes de différentes nationalités et des centaines de mineurs selon les Nations unies et des organisations de défense des droits humains. Les Kurdes, qui ont du mal à gérer ces centres surpeuplés, réclament régulièrement le rapatriement des prisonniers dans leurs pays d’origine.